Stablecoins : USDC devance USDT en activité on-chain d’après JPMorgan
Selon une note publiée cette semaine, JPMorgan estime que USDC a dépassé USDT en activité on-chain en 2025, portée par un virage « compliance-first » et l’effet MiCA en Europe. Dans le même temps, USDC a vu sa capitalisation bondir d’environ 72 % cette année pour atteindre 74 Md$, quand USDT progresse d’environ 32 %. Le leadership en capitalisation totale reste côté USDT, mais l’usage effectif bascule vers USDC sur les juridictions les plus régulées.
Les faits : USDC prend la main sur l’usage, USDT garde la taille
Dans sa lecture du marché, JPMorgan distingue la capitalisation et l’activité on-chain. Sur ce second volet, USDC serait désormais devant en 2025, signe que les flux de transactions se déplacent vers l’émetteur au cadre de transparence le plus aligné sur les attentes institutionnelles.
Cette dynamique se reflète dans la vitesse de croissance de la cap d’USDC, que la banque situe autour de +72 % YTD pour 74 Md$, là où USDT avance d’environ +32 % YTD. Autrement dit, l’élite régulée de la finance crypto s’équipe plus volontiers d’USDC, tandis que USDT reste dominant sur les zones et les canaux moins contraints.
Ce basculement d’usage ne dit pas qu’USDT recule partout. Le mouvement ressemble plutôt à un partage des rôles : les acteurs très encadrés, surtout en Europe depuis MiCA, privilégient USDC ; ailleurs, notamment sur certains corridors de remittances et marchés émergents, USDT garde l’avantage . Au fond, le choix tient autant aux contraintes locales qu’aux usages installés.
Pourquoi ça bascule : MiCA, conformité et rails d’accès
Le facteur réglementaire pèse lourd. L’Union européenne a fait entrer en application les volets stablecoins de MiCA à partir du 30 juin 2024, avec une montée en puissance progressive des actes de niveau 2 et 3 suivie par l’ESMA et les régulateurs nationaux. Cette architecture, combinée aux annonces de plusieurs banques et fintechs européennes, crée un effet d’appel pour des stablecoins à réserves auditées et à gouvernance standardisée. Dans ce cadre, USDC coche plus souvent les cases des procédures internes de due diligence, d’où l’avantage sur l’usage on-chain constaté par JPMorgan.
Par ailleurs, l’écosystème réglementaire reste en mouvement. Des voix, y compris au sein des autorités, appellent à raffermir encore les garde-fous sur les stablecoins, tandis que le secteur s’inquiète d’un chevauchement potentiel entre MiCA et les règles paiements de type PSD2/émetteur de monnaie électronique d’ici 2026.
Si ce double régime se confirmait sans aménagement, il renchérirait le coût de conformité pour les émetteurs, ce qui pourrait à terme rebrasser les cartes. Pour l’heure, l’élan reste du côté d’USDC dans les zones les plus régulées.
Et maintenant : liquidité DeFi, trésoreries et effets de réseau
Si la part d’usage continue de migrer vers USDC, plusieurs conséquences pratiques s’esquissent. L’effet se verra d’abord en DeFi : les pools et les marchés monétaires prendront ce jeton pour référence, avec des collatéraux et des taux progressivement recalibrés.
Ensuite, les trésoreries crypto-natives comme les on-ramps régulés intégreront plus souvent des politiques de risque centrées USDC, ce qui fluidifie la compatibilité avec les banques et les T-Bills sous-jacents. Enfin, l’effet réseau peut s’auto-entretenir : plus un stablecoin capte l’usage non spéculatif et les intégrations de qualité, plus il devient le standard de facto sur les blocs les plus actifs.
Reste une zone de risque à surveiller. L’activité on-chain ne constitue pas une assurance contre les stress tests propres aux stablecoins. Les marchés jugent sur pièces : qualité des réserves, attestations, gouvernance et réversibilité en cas de choc. De plus, le débat sur la concentration du marché et les effets systémiques d’un stablecoin dominant n’est pas clos. À court terme, l’agenda réglementaire européen et la demande institutionnelle continueront de cadencer la préférence d’usage. À moyen terme, la coexistence de plusieurs modèles (USDC, USDT, alternatives locales ou bancaires) reste le scénario le plus probable pour limiter les points uniques de défaillance.
Source : JPMorgan
Pour aller plus loin sur le sujet :
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- Deal à 2 milliards ? Mastercard veut s’offrir Zero Hash pour l’ère stablecoin
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