Bitcoin au plus bas depuis six mois : voici la position des pros face à la crainte IA

Cette semaine, le Bitcoin a glissé jusqu’à 94 120 dollars, soit son niveau le plus bas depuis six mois. La contre-performance est entraînée par un mouvement de défiance plus large qui touche autant les actifs numériques que la tech. En apparence, encore rien de spectaculaire, mais les 11 % perdus depuis révèlent un climat plus fragile que prévu. Et dans ce capharnaüm, un mot revient sans cesse : l’IA.

Une chute alimentée par la nervosité du secteur technologique

Le pari IA de plusieurs mineurs de cryptomonnaies s’était imposé en masterclass de rentabilité dans un mouvement inédit de réorientation stratégique. Cela dit, aujourd’hui, plusieurs poids lourds de l’intelligence artificielle ont signé des pertes à deux chiffres.

D’ailleurs, Michael Burry a rajouté de l’huile sur le feu en mettant en cause une pratique problématique. En effet, certaines entreprises IA gonfleraient leurs résultats grâce à des méthodes comptables avantageuses.

C’est donc un marché à forte croissance censé tirer l’économie qui trébuche. Et dans ce genre de cas les investisseurs réduisent leur exposition au risque. Par conséquent, le Bitcoin encore perçu comme un actif spéculatif malgré son institutionnalisation, paie une partie de l’addition.

Les liquidations augmentent mais la structure du marché tient

Le recul du BTC a effacé environ 900 millions de dollars de positions longues. Un chiffre impressionnant mais, en réalité, bien modeste au regard des 45 milliards d’open interest. À peine 2 %, ce qui est presque négligeable sur un marché avec un tel niveau de liquidité.

D’ailleurs, par rapport à la secousse du 10 octobre, qui avait déclenché une chute massive du levier, le marché n’a pas cédé cette fois. Ou du moins, pas encore.

Les pros se repositionnent : qui achète, qui vend ?

Sur Binance, les baleines et market makers ont augmenté leurs positions longues dès mercredi. Ils ont acheté la baisse, parfois agressivement lorsque Bitcoin est repassé sous les 100 000 dollars.

Chez OKX, les gros comptes ont fait l’inverse. Beaucoup ont coupé leurs positions haussières, parfois dans la douleur, après la rupture des 98 000 dollars.

Cette divergence décrit assez fidèlement la délicatesse de la situation. On peut clairement voir que les pros ne sont pas tous unanimes sur la suite des évènements. C’est également le signe qu’en dépit du Fear & Greed indexe qui indique une situation de panique, la sérénité règne encore de ce côté.

Les options restent calmes malgré la chute

Du côté des options, l’indicateur de peur (le delta skew) n’a presque pas bougé. Il s’est stabilisé autour de 10 %, au-dessus de la zone neutre de 6 %, mais très loin du pic à 16 % observé le mois dernier.

Quand Bitcoin perd un quart de sa valeur depuis son ATH et que les options restent sereines, on peut en déduire que le marché n’anticipe pas un effondrement. Il retient son souffle, certes, mais sans panique.

Faut-il craindre une poursuite de la chute ?

Pas forcément. Le marché manque de visibilité, c’est certain, mais les vendeurs ne contrôlent pas totalement la situation. D’ailleurs, plusieurs éléments plaident pour une stabilisation progressive :

• Les liquidations restent contenues ;
• Les options ne signalent pas de panique ;
• Certaines baleines rachètent activement la baisse ;
• Et les sorties des ETF, bien qu’importantes, ne traduisent pas un abandon massif.

Cependant, il faut reconnaître une chose. Le Bitcoin risque de continuer à subir davantage de volatilité tant que le secteur IA restera instable. Les deux marchés sont désormais corrélés dans l’esprit des investisseurs.

Une période inconfortable, mais pas catastrophique

En somme, le sentiment de marché est mauvais, les cours reculent, et la macro brouille les cartes. Mais le Bitcoin reste résilient en dépit de cette ambiance lourde. Il casse des supports, oui, mais il ne s’effondre pas. Cette configuration fait plus penser à un actif en phase de digestion qu’à un marché s’effritant.

Pour l’instant, les pros semblent jouer une stratégie simple : réduire le levier, acheter la peur, attendre la clarté. Et si l’histoire boursière nous a appris quelque chose, c’est que les périodes où plus personne n’ose se prononcer sont souvent celles où les meilleures opportunités se préparent en silence.

Source : Laevitas

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