Good news pour Telegram : le CEO Pavel Durov peut désormais quitter la France

A la suite d’environ une année de surveillance judiciaire, Pavel Durov peut enfin pousser un « ouf » de soulagement. L’interdiction de quitter le territoire français qui pesait sur le fondateur et PDG de Telegram est levée par les autorités. Par contre, l’enquête reste ouverte et c’est peut-être là que se trouve l’essentiel. La bataille judiciaire n’est pas terminée, mais une page se tourne.

Une interdiction qui avait paralysé le patron de Telegram

C’est en août 2024 que Pavel Durov a été arrêté à sa descente d’avion à l’aéroport du Bourget. Par la suite, il est mis en examen dans des affaires en lien avec le crime organisé. Il lui était notamment reproché de ne pas censurer la diffusion de contenu à caractère criminel sur Telegram.

Il bénéficiait déjà d’un assouplissement de son contrôle judiciaire depuis mi-juin. Aujourd’hui, il a réussi à obtenir la levée des mesures de restriction de voyage. Plus besoin de pointer au commissariat. Plus d’interdiction de voyager. En clair, la France desserre l’étau, même si elle ne renonce pas à son enquête.

Les charges préliminaires n’ont jamais été détaillées publiquement, mais le risque pénal lui, reste lourd. Jusqu’à dix ans de prison et une amende pouvant atteindre 550 000 dollars. En dépit de la procédure de mise en examen, Durov n’a cessé d’affirmer que Telegram respecte les lois européennes et suit les standards de l’industrie.

Une enquête encore opaque, mais toujours active

Cet assouplissement du contrôle judiciaire ne veut pas dire que l’affaire est classée. Bien au contraire, l’opacité persiste. Pour l’heure, il n’y a aucun détail supplémentaire à filtrer sur l’avancée de l’enquête ni sur les éléments pesant encore contre Durov. Même ses avocats Me Guillaume Martine, Me David-Olivier Kaminski, Me Robin Binsard et Me Christophe Ingrain n’ont fait aucun commentaire sur le sujet.

Ce que l’on sait, c’est que les autorités reprochent à Telegram d’abriter des activités criminelles. Ventes illégales, blanchiment, trafic de données, etc. Autant de sujets explosifs pour une plateforme qui compte plus de 900 millions d’utilisateurs dans le monde.

Telegram se défend toutefois de favoriser sciemment l’utilisation de son application pour des activités illégales. Pour Durov, cette affaire témoigne plutôt d’une offensive politique contre les défenseurs de la vie privée.

Un dirigeant de plus en plus critique envers la France et l’Europe

Quoi qu’il en soit, ce bras de fer avec les autorités françaises a renforcé la défiance publique de Durov envers Paris et Bruxelles. Il s’est montré particulièrement incisif au cours de ces derniers mois. Dans un entretien accordé au média Le Point, il accusait Emmanuel Macron de pousser la France « dans la mauvaise direction de l’affaiblissement ».

En l’occurrence, le projet de régulation européenne dénommée Chat Control a suscité une vive réaction de sa part. Sur X, en octobre , il dénonçait une dérive globale :

“L’Allemagne persécute ceux qui critiquent les autorités. Le Royaume-Uni emprisonne pour des tweets. Et la France enquête sur des leaders tech qui défendent la liberté et la confidentialité.”

Un discours tranchant, parfois outrancier, mais révélateur de son positionnement. Durov se voit comme l’un des derniers remparts contre la surveillance numérique généralisée.

Une victoire symbolique et toujours empreinte de tension

La levée de son interdiction de voyager ressemble à un geste d’apaisement, ou au moins à un signe d’ouverture. Pourtant, rien n’indique que l’environnement réglementaire européen devienne plus favorable aux plateformes axées sur la confidentialité.

Telegram reste dans le collimateur des gouvernements qui poussent pour toujours plus de contrôle, de transparence et davantage de modération. Durov, lui, défend son modèle : un système chiffré, peu intrusif, qui laisse aux utilisateurs un maximum de liberté.

Une affaire à suivre de très près dans l’écosystème crypto et tech

Loin d’être un simple fait divers anecdotique, le cas Durov s’inscrit dans un débat fondamental sur la confidentialité :

• Jusqu’où les États peuvent-ils surveiller les communications privées ?
• Quel rôle doivent jouer les plateformes dans la lutte contre les abus ?
• Où se situe la limite entre sécurité publique et vie privée ?

Telegram, souvent utilisé par les communautés crypto , les activistes et les groupes politiques, se retrouve au cœur de ces questions. Et la liberté de mouvement retrouvée de son fondateur pourrait accélérer certaines décisions stratégiques. On pense notamment à la décentralisation, la protection des données, ou l’intégration future de fonctionnalités Web3.

Source : France 24

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