Volkswagen vient d'annoncer une perte d'exploitation de 1,3 milliard d'euros (soit 1,52 milliard de dollars de perdus) au troisième trimestre 2025. Et voilà, mesdames et messieurs, le véritable prix de deux coups durs : l'échec du pari des véhicules électriques de Porsche et les droits de douane de Donald Trump qui continuent de frapper l'entreprise comme si nous étions de nouveau en 2019.
D'après le rapport financier de Volkswagen, 4,7 milliards d'euros de charges ont déjà été comptabilisés cette année, Porsche ayant radicalement changé de stratégie en matière d'électrique. Au lieu de privilégier les véhicules électriques, Porsche revient aux moteurs thermiques et aux hybrides.
Cette décision a gravement affecté les finances du groupe. De plus, l'entreprise prévoit un manque à gagner supplémentaire de 5 milliards d'euros d'ici la fin de l'année en raison des droits de douane américains sur les importations.
Le directeur financier, Arno Antlitz, n'a pas mâché ses mots. « Ces effets vont persister, et c'est pourquoi nous devons mettre en œuvre rigoureusement les programmes de performance existants, intensifier les mesures d'efficacité et développer de nouvelles approches », a-t-il déclaré.
Arno a qualifié la situation actuelle de l'entreprise de « mitigée », mentionnant que les ventes de véhicules électriques en Europe restenttronet que certaines restructurations internes ont été bénéfiques. Mais la réalité est que la transition vers l'électrique réduit considérablement les marges.
La perte de Volkswagen a été importante, mais meilleure que prévu. Les analystes interrogés par Visible Alpha tablaient sur une perte plus lourde, de 1,7 milliard d'euros. Techniquement, l'entreprise a donc fait « mieux que prévu ». Les investisseurs n'ont toutefois pas semblé trop inquiets, puisque l'action Volkswagen a même progressé de 1,2 % en début de séance à Francfort.
Porsche réduit ses investissements dans les véhicules électriques et perd 4,7 milliards d'euros.
Porsche, détenue à 75,4 % par Volkswagen , a pesé sur les résultats du groupe ce trimestre. Sa décision soudaine de reporter la production de voitures électriques et de se concentrer sur les modèles hybrides et thermiques s'est avérée coûteuse… à hauteur de 4,7 milliards d'euros.
L'objectif est de reconquérir les acheteurs qui ne sont pas encore tout à fait prêts à passer au tout électrique. Mais cette décision a un coût.
Oliver Blume, qui supervisait les deux marques, quitte Porsche pour se consacrer exclusivement à Volkswagen. Occupant le poste de PDG des deux entreprises, il cédera la direction de Porsche à la fin de l'année.
Cette décision fait suite à la pression croissante des investisseurs qui se demandaient si un seul homme pouvait diriger deux navires pendant une telle tempête.
Volkswagen n'a pas abandonné ses prévisions pour l'année, mais il y a un hic. L'entreprise a indiqué que ses prévisions reposent sur la disponibilité des puces, une hypothèse risquée. Le différend commercial concernant le fabricant néerlandais de puces Nexperia pourrait facilement entraîner des retards de production s'il s'aggrave.
Volkswagen avait déjà revu ses prévisions à la baisse en début de mois, visant désormais un rendement des ventes de seulement 2 % à 3 % et un équilibre au niveau des flux cash nets du secteur automobile.
Les droits de douane imposés par Trump coûtent des milliards et pénalisent les livraisons aux États-Unis.
Ne faisons pas comme si Porsche était la seule responsable. Les droits de douane imposés par Trump continuent de peser lourdement sur le secteur. L'an dernier, Volkswagen a réalisé un bénéfice d'exploitation de 21,7 milliards d'euros (environ 25,1 milliards de dollars). Cette année, ce chiffre pourrait chuter de 5,8 milliards de dollars, soit une perte d'environ 23 %, à cause des seuls droits de douane.
Au deuxième trimestre, les coûts liés aux droits de douane ont atteint 1,52 milliard de dollars. Malgré la réduction des droits de douane à 15 % conclue en août dans le cadre de l'accord commercial UE-États-Unis, les véhicules fabriqués au Mexique, comme le Tiguan, restent soumis à une taxe d'importation exorbitante de 27,5 %. Et oui, Volkswagen produit un grand nombre de voitures au Mexique.
Volkswagen a annoncé une baisse de 8 % de ses livraisons aux États-Unis au cours des neuf premiers mois de l'année. Si les livraisons mondiales ont globalement progressé de 1 %, ce chiffre américain est particulièrement décevant.
L'entreprise fabrique encore environ 200 000 véhicules aux États-Unis, mais elle en importe également 240 000 d'Allemagne et 287 000 du Mexique.
Ce calcul ? Un vrai casse-tête logistique ! Surtout quand votre best-seller, le Tiguan, est fabriqué à Puebla, au Mexique, et se voit imposer des droits de douane exorbitants à chaque passage de frontière.
Pour atténuer les difficultés, Volkswagen discute actuellement avec le gouvernement américain de l'expansion de sa production aux États-Unis. Une des options envisagées ? La construction d'une usine Audi sur le sol américain. Rien n'est encore finalisé, mais les discussions sont en cours et progressent rapidement.
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