Crypto ou TradFi ? Circle veut permettre d’annuler les transactions USDC
Circle, l’émetteur du stablecoin USDC, envisage d’ajouter une fonction de remboursement aux transactions crypto. Un concept révolutionnaire qui vient remettre en question l’un des principes les plus sacrés de la blockchain : l’immutabilité. Rupture ou évolution logique ?
L’immutabilité, pilier sacré de la blockchain
Vous connaissez sûrement l’USDC, ce stablecoin adossé au dollar, souvent vu comme plus « propre » que l’USDT. Derrière, il y a Circle , une entreprise américaine très proche des institutions et des régulateurs.
Évolution de la capitalisation de l’USDC (bleu) face à l’USDT (rouge).
Aujourd’hui, Circle veut changer les règles. Son président, Heath Tarbert, a annoncé que Circle travaillait sur un système pour permettre d’annuler ou rembourser une transaction en cas de fraude. Ce mécanisme serait intégré à Arc, leur nouvelle blockchain pensée pour les pros.
Dans la crypto, ce qui est fait est fait. Une fois qu’une transaction passe sur la blockchain, impossible de revenir en arrière : pas de bouton “annuler”, pas de SAV. C’est ce qu’on appelle l’immutabilité. Ce principe clé assure la sécurité, la transparence, et surtout, qu’aucun tiers ne peut modifier ou censurer quoi que ce soit.
Et c’est justement là que Circle veut changer les règles. En proposant une option de remboursement, même encadrée, l’entreprise remet en cause l’un des piliers historiques de la blockchain. Certains crient déjà à la trahison, d’autres y voient une évolution nécessaire pour rendre les stablecoins plus accessibles.
Vers une crypto réversible ?
Alors comment ça marcherait concrètement ? Circle ne veut pas “effacer” une transaction passée, mais plutôt permettre un contre-paiement, une sorte de remboursement validé par les deux parties. Ce serait un peu comme un “retour en arrière” organisé, sans casser la chaîne.
C’est une idée inédite. Jusqu’ici, la crypto avançait dans l’autre sens : plus de décentralisation, moins de contrôle. Là, Circle prend le virage inverse, et s’inspire clairement des mécanismes bancaires traditionnels (chargebacks, litiges CB…). Est-ce encore de la crypto si on peut changer d’avis après coup ? La question mérite d’être posée.
Pourquoi Circle joue la carte TradFi
Derrière cette idée, il y a une stratégie très claire : séduire les institutions financières . Pour les banques, les assurances, ou les grandes entreprises, un système irréversible, c’est trop risqué. En cas d’erreur ou de piratage, c’est la panique. Circle veut donc ajouter une couche de confiance, à mi-chemin entre crypto et finance classique.
Le timing n’est pas anodin. Aux États-Unis, une loi sur les stablecoins a été adoptée cet été, créant un cadre favorable à ce genre d’initiatives. Circle sent que le moment est bon pour accélérer et se positionner comme le stablecoin préféré des pros. Et pour ça, il faut parler leur langue.
Mais forcément, cette approche ne plaît pas à tout le monde. Pour beaucoup dans la communauté crypto, ce projet va à l’encontre de tout ce que la blockchain représente. La réversibilité ? C’est la porte ouverte à la centralisation, à la censure, à la mainmise d’un acteur sur les flux d’argent.
Plusieurs voix s’élèvent aussi pour dénoncer un risque de dérive : si les utilisateurs savent qu’ils peuvent être remboursés, vont-ils rester prudents ? Et surtout, qui décidera si une transaction peut être annulée ou non ? Un juge ? Circle lui-même ? Ce flou alimente les tensions entre puristes et pragmatiques.
Ce que ça pourrait changer pour l’avenir
Si le modèle de Circle fonctionne, il pourrait changer durablement le visage des stablecoins . Imaginez une crypto utilisée comme de l’argent classique, avec des garanties, des litiges possibles, et des règles proches de celles des banques. Ce serait une révolution… ou une récupération, selon le point de vue.
À l’inverse, si la communauté rejette cette approche, Circle pourrait perdre en crédibilité, et pousser les utilisateurs à se tourner vers des alternatives plus “dures” comme DAI ou même USDT. On pourrait voir apparaître deux mondes : d’un côté une crypto “souple”, compatible avec les entreprises ; de l’autre, une crypto “pure”, fidèle à ses origines décentralisées.
Source : Financial Times
Pour aller plus loin sur le sujet :
- Circle lance Arc : une blockchain dédiée aux stablecoins
- Circle rachète Malachite pour propulser Arc, sa blockchain stablecoin
- Circle intègre l’USDC aux paiements internationaux avec Mastercard et Finastra
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